Sophie Germain

Sophie Germain

Bonjour et bienvenu(e)s à Graine de Génie ! Après avoir connu Maria Gaetana Agnesi la semaine dernière, aujourd’hui on va se déplacer à la France de la fin du XVIIIème pour vous parler d’une femme aussi extraordinaire qu’elle. Il s’agit de Sophie Germain !

Sophie Germain est née à Paris le 1 avril au sein d’une famille bourgeoise. Elle s’est démarquée surtout pour ses contributions à la théorie de nombres et à la théorie de l’élasticité en physique. Est-ce que vous voulez connaître son histoire? C’est parti…

L’enfance de notre protagoniste s’est passée entre le chaos et la violence de la révolution française, ce qui l’a conduit à chercher un refuge dans la bibliothèque de son père et dans l’étude. La lecture du livre Histoire des Mathématiques, de Jean Baptiste Montucla, a planté la graine de la curiosité sur Sophie Germain, qui a commencé l’étude de cette science à l’âge de 13 ans. Ses parents s’opposaient au hobby de sa fille, puisqu’ils le considéraient comme une activité plutôt masculine. Ainsi, c’est dû à la manque du soutien de sa famille et à l’exclusion de son genre dans les cercles scientifiques qu’il a fallu qu’elle devienne une scientifique autodidacte. Malgré les difficultés que cela entraîne, elle ne s’est jamais arrêtée.

La passion et l’intérêt qu’elle avait pour les mathématiques l’ont conduit à acquérir le pseudonyme de Monsieur Le Blanc pour tenir de la correspondance avec les mathématicien allemand Carl Friedrich Gauss, très réputé à cette époque-là. Mais, dans le cadre de l’invasion de Prusia (lieu de résidence de Gauss) par Napoléon dans l’année 1806, Sophie Germain a eu peur pour la vie de Gauss. Alors, en montrant son courage et sa détermination, elle a intercédé pour lui, ayant pour conséquence le fait que Gauss découvre sa vraie identité. Oh là là… Comment est-ce que ce fier mathématicien a réagi au petit mensonge de son insatiable apprentie ? Bon, il lui a écrit une lettre en exprimant sa surprise avec les paroles suivantes :

“[..] Quand une personne doit se retrouver avec beaucoup plus de difficultés qu’un homme pour appartenir au sèxe contraire juste pour se familiariser avec ces études délicates et, malgré tout, elle réussit à surmonter les obstacles et percer jusqu’à les plus obscures coins de cette science, alors cette femme possède sans doute l’esprit plus noble de tout, un talent extraordinaire et un génie supérieur [..]”
Carl Friedrich Gauss
Mathématicien

Oh là là… Il était intense non ? Quelle manière si baroque de montrer notre estime à quelqu’un… Mais ce qui est clair c’est que Sophie Germain, malgré le machisme de l’époque, a réussi à gagner le respect de ses collègues grâce à son talent et sa persévérance. Ainsi, la correspondance entre elle et Gauss a continué et, dans l’année 1808, elle lui a envoyé la lettre qui contenait sa contribution la plus importante à la théorie de nombres. Le résultat affirmait : Soient x, y et z des nombres entiers tels que x5 + y5 + z5 = 0, alors au moins un d’eux doit être un multiple de 5. 

Prêtez attention génies ! Est-ce que cela vous dit quelque chose ? J’espère que cela vous a amené à l’esprit l’un de nos articles précédents…puisque ce résultat est très lié au Grand Théorème de Fermat ! Vous vous rappelez de celui-ci? En effet, quand Sophie Germain a généralisé ce résultat pour le cas d’un n premier impair quelconque quelques années plus tard, il est devenu la découverte la plus importante pour la démonstration du Grand Théorème de Fermat. Celle-ci est connu, de nous jours, comme le Théorème de Germain. Quelle satisfaction celle de trouver un théorème mathématique qui porte le nom d’une femme… 

Cependant, Sophie Germain ne s’est pas conformée avec cette prouesse, et elle commence à s’entraîner pour le concours sur la physique et les mathématiques convoqué par l’Académie de Paris et ayant comme sujet principal les surfaces élastiques. Finalement, elle gagne le Prix Extraordinaire dans l’année 1816 avec son publication nommé Recherches sur la théorie des surfaces élastiques. C’est grâce à ce prix qu’elle obtient, finalement, le droit d’assister aux réunions de l’Académie Française des sciences, étant la première femme admise et s’entourant ainsi des grands mathématiciens de cette époque là.

Malheureusement, presque toute la reconnaissance que Sophie Germain méritait, elle l’a reçu après sa mort dans l’année 1831 dans son domicile parisien, au numéro 13 de la rue de Savoie. Grâce à Gauss, qui a continué à être son ami pendant toute sa vie, l’université de Gotinga lui a accordé une nomination honorifique à titre posthume. En plus, à Paris on peut trouver une rue et un lycée qui portent son nom et, depuis quelques années, l’Institut Français concède le Prix Sophie Germain à la meilleure recherche scientifique de l’année.

Vous avez aimé l’histoire de Sophie Germain ? Moi je la trouve vraiment inspiratrice…comme celles qui viendront ! On vous attend nombreux la semaine prochaine pour continuer à dévoiler l’histoire des mathématiques. Bon courage et à bientôt !